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L'accouchement gémellaire de Marine (2ème partie)

Nous sommes cinq : une maman, un papa et trois enfants. Nora, 2ans et Charlize et April, nées prématurément à 26 semaines de grossesse qui se battent pour leurs vies... Voir le blog

7 mins de lecture

Dimanche 27 Mai, jour de la fête des mères.

Je me retrouve dans le service des grossesses à hauts risques. Après une nuit blanche, je ne pense qu’à me reposer. Mais non, non, non... Au lieu de ça, je vois défiler un nombre incalculable de médecins : des gynécologues / obstétriciens, des psychologues, des sages-femmes, des auxiliaires, des pédiatres, anesthésistes, etc.

Le bilan : une de mes poches est bien fissurée, mais le bébé (donc Charlize) a encore suffisamment de liquide. Pas d’infections à signaler, les "monitos" sont bons, elles pètent la forme même. Cet « incident » n’a donc aucune répercussion sur elles pour le moment.

L’objectif : garder les filles bien au chaud le plus longtemps possible. Encore 4 semaines, ce serait top! Au fond de moi... je savais que ça n’arriverait pas. D’ailleurs, une de mes cousines, m’a rappelée que je lui avais dit la semaine qui a précédé la naissance des filles, qu’elles naîtraient "mercredi prochain". Allez comprendre pourquoi j’ai dis ça ?! Ce jour-là, on a décidé de faire venir Nora, j’avais le cœur tellement lourd... tiraillée entre le besoin, l’envie de la voir et la crainte de lui faire peur, qu’elle angoisse. Le résultat fut mitigé, elle a été très heureuse de m’amener mes cadeaux pour la fête des mères, elle était à l’aise avec moi et dans ma chambre, même si les débuts étaient timides. Mais alors par contre... dire au revoir... un déchirement. Déjà elle pleurait d’une façon que je n’avais jamais vue, et puis je l’entendais dans le couloir crier "Maman" ! C’était horrible. Je ne pleure pas facilement, mais là pour le coup, j’ai pleuré à torrents. J’étais inconsolable ! Il faut savoir que Nora et moi, nous ne nous étions jamais séparées pas plus de 48h et cela seulement deux fois en deux ans et demi... Donc oui, très dure épreuve pour chacune de nous. Je snifais son haut de pyjama, qui est devenu mon doudou durant tout mon séjour à l’hôpital !

Lundi et mardi sont passés sans grandes évolutions. Les copines et la famille sont venues me rendre visite à plusieurs reprises. Je m’installais pour un moment. J’avais donc décidé d’être à l’aise dans cette chambre, qui était plutôt pas trop mal pour une chambre d’hôpital. Mais je trouvais le temps long. Il n'arrêtait pas de pleuvoir en plus. Et j’étais clouée au lit ! Les jumelles étaient toujours en forme, de bons monitoring, bonnes échographies.

Le mardi, j’ai demandé à ce que mon mari et moi visitions les services de réanimation et de néonat. Personnellement, j’avais besoin de voir, de connaître surtout. De me projeter au cas où... Je suis comme ça, je n’aime pas l’inconnu, j’aime prévoir et tout savoir ; ça me rassure ! Je me revois dire au personnel de surtout ne rien me cacher, de ne pas me prendre pour quelqu’un qui comprend rien. 

Mercredi 30 Mai. 28 SA + 5 jours.

La journée commençait bien, enfin normalement quoi. Sauf que vers midi, le monito était un peu moins bon, et je sentais Charlize moins active que d’ordinaire. J’avais une échographie planifiée à 14:15. Mon mari était donc en chemin avec Nora que je n’avais pas revue depuis le dimanche, ils prenaient la route pour l’hôpital. Je suis donc allée à mon rdv, je ressentais déjà quelque chose de bizarre. Je n’ai pas trop de mots pour expliquer ça, l’instinct maternel peut être ?

Pendant l’écho, les mesures des filles sont bonnes, elles sont actives, tout à l’air bien. Sauf que moi, je ressens à nouveau cette douleur de règle mais cette fois dans le bas ventre. Ça tiraille un peu. Je me dis que ça doit être un ligament. On me remonte dans ma chambre. Il est 15:15, Je m’installe dans mon lit, mais je sent que ça va pas l’faire ! J’appelle la sage-femme. J’explique mes douleurs, elle me repose un "monito" pour contrôler les battements des petits cœurs des jumelles qui sont plutôt corrects. MAIS, on observe des contractions régulières et rapprochées... toutes les 3 minutes !!!

Et très vite, une douleur atroce, qui me déchire la vessie et les reins, me rendent folle hystérique !!! La sage-femme se décide enfin à contrôler mon col, qui est dilaté à 3 cm. Là, c’est bon, pas besoin de dessin : "Madame, vous avez compris ce qui se passe ?" "Euh oui oui : je vais accoucher !" C’est bien ça ! J’envoie un message à mon mari en catastrophe pour lui dire de ne pas venir avec Nora parce que je suis en travail et qu’elle ne doit pas me voir comme ça. Il était à mi chemin, donc demi-tour et puis il revient pour moi. En sachant qu’il faut quarante minutes pour faire un aller maison-hôpital...

On me transfère dans une salle de naissance. La numéro 3. On me prépare à accoucher par voie basse parce que pour l’instant les filles sont stables. J’hurle toujours de douleur : ça fait un heure et demie que j’hurle a la mort ! L’anesthésiste n’est toujours pas là ! Les contractions sont toutes les soixante secondes et durent plus de trente secondes à chaque fois... En une heure je suis passée de 3cm à 8cm ! Vous imaginez ma douleur là ? Je vous jure, un martyr ! Pas le temps de récupérer que ça reprenait de plus bel.

Mon mari a fini par arriver juste après qu’on m’ait posé la péridurale. Depuis quelques minutes, je m’étais mise à trembler comme pas possible, quarante de fièvre, les dents qui claquent... J’ai vu le personnel autour de moi changer d’expression, et j’ai entendu la gynécologue dire que je faisais une septicémie (infection du sang) et qu'il fallait m’emmener au bloc ; sans compter que les filles avaient leurs cœurs qui ralentissaient fortement...

On m’annonce donc que j’ai droit à la fameuse et tant redoutée césarienne. Franchement, au point où j’en étais... je n’en avais plus rien à cirer ! Je voulais Juste qu’on sauve mes bébés !

Depuis le début de la grossesse je me préparais à la césarienne. Je n’avais pas envie, mais au moins se serait rapide pour les filles et moins traumatisant pour leur petits corps. Sur la table d’opération, je n'en menais pas large : je tremblais toujours, ça me faisait balbutier et au delà de ce léger désagrément, j’étais dans mes pensées. Je n’allais pas voir mes bébés, je n’allais pas les serrer dans mes bras. Tout allait vite. Mon mari était à mon chevet, il me tenait la main et me caressait la tête. Sa présence m’a beaucoup aidée à avancer. Ça devait être aussi traumatisant de son point de vue, il devait probablement se sentir impuissant. 

Autrement, si ça peut en rassurer plus d’une : on ne sent rien ! Si je n'avais pas entendu les médecins parler, je n’aurais pas su qu’on m’avait ouvert le ventre...

La sage femme est venue me dire que Charlize était sortie, qu’elle allait bien, je ne l’avais pas entendue crier. Ils sont partis avec elle pour lui prodiguer les premiers soins. Ensuite c’était le tour d’April. Deux minutes après sa sœur, à 18:18. Pareil, je ne l’ai pas entendue pleurer, ni vue, ni rien. Mon mari les a rejoint dans une salle, je suis passée les voir avant de descendre en salle de réveil. Elles étaient chacune sur une table chauffante, dans un sac plastique transparent, qui permet que leur température corporelle ne chute pas. Elles avaient un petit bonnet blanc, elles étaient si maigres... Charlize n’avait que la peau sur les os, elle faisait 1kg280 et April était gonflée de partout à cause d'un œdème.

Je pleurais de joie mais aussi de douleur : faire face à ses enfants aussi petits, fragiles, tout roses, qu’on ose à peine toucher ou regarder. J’avais l’impression d’être dans une autre dimension, des câbles partout, cette lumière blanche et bleue... Cette ambiance, l’odeur, le froid. On se serait cru dans un vaisseau spatial, comme dans les films. Sauf que c’était la réalité. 

À ce moment là, j’avais peur ! Je me disais : "Mais comment elles vont s’en sortir ?"

Pour connaître la suite du prochain épisode, je vous invite à revenir me lire ici prochainement, sur Instagram ou sur mon blog : flyingtotheusa.wordpress.com

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