18 à 24 Mois : Transmettre ses passions

En tant que parent, avoir une passion c'est aussi vouloir la partager avec ses enfants. Espérer éveiller leur curiosité et peut-être plus encore : susciter chez eux l'envie de continuer et la même ardeur. À deux ans et quelques mois Théodore affirme de plus en plus ses intérêts et ses désirs. Je ne peux présager de ce qu'il restera de ses goûts d'enfant mais je peux, aujourd'hui, l'encourager et le prendre au sérieux. Théodore aime les animaux,  les livres, sa petite ferme, sonâne en peluche, dessiner, courir après son chat. Alors nous lui lisons des milliers d'histoires et l'observons lorsqu'il s'installe tranquillement sur le canapé et se plonge dans ses livres. A la maison nous sommes de grands lecteurs, il y a des livres par centaines sur tous les murs et dans toutes les pièces. C'est l'environnement dans lequel notre fils grandit et, avant même de s'y intéresser vraiment, les livres lui étaient familiers. Nous sommes étonnés de le voir si concentré, si attentif, lui qui est pourtant si débordant d'énergie. Il connait certaines histoires par cœur, a ses préférences, aime nous entendre forcer le trait ou changer de voix pour donner vie aux différents personnages.

Avant de devenir maman j'aimais imaginer tout ce que j'allais partager avec mon enfant. Plus encore que les valeurs fondamentales que je souhaitais lui transmettre je rêvais que, peut-être, il partagerait ma passion pour la lecture, l'art ou le cinéma...mais aussi mon amour des chevaux. J'ai commencé le poney à l'âge de 5 ans et demi et cette passion ne m'a jamais quittée. Avec Théodore je ne voulais pas brûler les étapes mais je n'ai pas pu m'empêcher de chercher des cours adaptés à son (très) jeuneâge. Le voyant si à l'aise avec les animaux grands ou petits, si curieux de la nature et si peu craintif j'ai pensé qu'il était prêt. Alors début janvier, en plein cœur de l'hiver et à deux ans à peine Théodore est monté sur un poney pour la première fois. Un joli poney gris prénommé Pablo que Théodore a d'abord brossé avec application avant de se hisser sur son dos. Il s'est tenu bien droit, fier comme Artaban. J'ai regardé avec émotion mon si petit garçon être si grand sur son poney. C'est la magie des chevaux, ils font grandir ! Je lui ai fait confiance et j'ai eu raison. Il est à l'âge où tout est une découverte et où on ose tout pourvu qu'un regard bienveillant se pose sur nous. Théodore s'est montré appliqué, concentré et très à l'écoute des consignes. Il n'a manifesté ni peur ni appréhension. Nous sommes retournés plusieurs fois au centre équestre depuis, même si il n'y avait pas de séance. Théodore était comme un poisson dans l'eau, distribuant des brins de paille et des caresses à tous les chevaux qu'il croisait. Des animaux qui ne m'ont jamais semblé aussi gigantesques que depuis que c'est mon fils qui les regarde.

Dans quelques années Théodore voudra peut-être faire du football, de l'escrime, du judo. Nous serons bien évidemment là pour l'encourager et l'accompagner. Mais je nourris l'espoir que les chevaux ne le quittent jamais vraiment. Je sais tout ce qu'ils pourront lui apporter s'il se laisse conquérir. Je connais la douceur de leur regard, leur liberté, leur absolue générosité à celui qui leur donne tout. En tant que parents nous essayons de montrer à Théodore le chemin, cette route où tout est possible. Il est une page blanche sur laquelle nous déposons par petites touches des inspirations et des conseils. Nos passions l'imprègnent et il les accueille avec la curiosité qui est la sienne. Aujourd'hui il y a le poney et les livres, bientôt le cinéma et les voyages. Mais le plus beau est à venir : l'affirmation de ce qui n'appartient qu'à lui et ne vient pas de nous. Des passions qui viendront d'ailleurs et enrichiront notre famille.