Récit de grossesse Layanah

Tu es la tant attendue, si désirée… Et pourtant, on voit le temps défiler… Et toi tu ne viens toujours pas… Septembre… Janvier… Mars 2020… Tous confinés… Foutu Covid… Mais personnellement, on n’en a pas vraiment souffert, on en a profité, c’était des vacances imposées, sauf qu’on ne pouvait pas réellement en profiter, sortir (si ce n’est le chien), nous ne pouvions voir personne… Sauf que nous avons profité pleinement à deux. Nous avons pris du temps pour nous ! Un bien fou !

Malgré tout, le temps passe encore et encore et toujours rien… Tu n'es pas là… Je suis vide de toi, nous perdons confiance en nous… On reste envers et contre tous plus soudés que jamais avec de l’espoir d’un jour y arriver… J’ai rendez-vous avec la gynécologue pour un contrôle de routine, je lui fais part de mes doutes… Elle me prend de haut… Un peu pour une neuneu, le corps médical et sa finesse inestimable (“Vous savez comment on fait au moins ?”, avec son schéma d’utérus à la main…).

Ça fait 1 an que j’ai arrêté la pilule… J’ai rdv le 15 avril 2020... 1 semaine après, mes règles sont absentes… Nous avons réussi ? Eh bien OUI ! Et hop, te voilà partie dans l’aventure de la vie. 14 avril 2020, tu te niches précieusement au creux de mon ventre, toi le petit bébé qu’on a tant rêvé, tant souhaité, tant imaginé, ça y est tu es là et je ne le sais même pas… Moi qui suis réglée au jour prêt… Là je n’ai pas mes règles… Bizarre bizarre, j’en parle à ton papa, il me dit « on a qu’à faire un test »… Sceptique je lui dis non, je n’y croyais pas, je n’avais aucun symptôme, pas de nausées, rien…

3/4/5 jours je me dis qu’il faut peut-être faire un test. Ça tombe bien, j’en ai un qui traîne dans le placard, comment est-il arrivé là ? Je ne m’en souviens même plus, étant donné que c’était le premier test que je faisais…

Bref, un matin je me lève, ton papa m’attend avec son test devant les WC… Je n’étais pas prête, je lui dis « oh vraiment maintenant ? ». Il insiste, je fais mon petit pipi et là : 2 barres mais une très très légère, je ne réalise pas, comme si je ne voulais pas y croire. Pour être sûrs, 2 jours plus tard nous avons acheté un autre test pour être le plus sûr du sûr possible ! Et là s’affiche « enceinte » je n’en reviens pas : ON L’A FAIT !

Tu es là, précieusement au creux de mon ventre. Ma grossesse se passe à merveille, je suis comblée, nous avions hâte de te rencontrer. Je rappelle mon extraordinaire et fine gynécologue pour connaître la marche à suivre… Elle me répond “Oui et alors ?” C’est clair ce ne sera pas elle qui me suivra et d'ailleurs je n’y remettrai plus jamais un pied chez cette sorcière… Lors de mon stage de 3ème j’avais effectué un stage chez une Sage-Femme libérale, je n’osais pas la rappeler, pourtant mon projet de naissance était déjà une évidence… c’était avec elle que je voulais accoucher ! Ton papa insiste plusieurs jours… Je me décide enfin à l’appeler, elle se souvient de moi, mais ça lui met une sacrée claque. Mais elle est ravie de nous prendre en charge. Nous sommes donc suivis par une sage-femme exceptionnelle, notre petite Isabelle. Nous avions pour projet d’un accouchement naturel et surtout à la maison, dans notre petit nid douillet où tout est prêt pour t’y accueillir.

Le temps passe, toute ma grossesse se passe merveilleusement bien, je me sens tellement bien, c’est la meilleure période de ma vie, notre grossesse mon amour, j’en rêve encore… Ton arrivée se précise, je rêve toujours de mon accouchement à la maison... Mais tu n’es pas de notre avis. 7 mois et demi, tu ne t’es toujours pas retournée… Pas de panique, tu as encore un peu de temps, tu as de la place, Isabelle ne s’inquiète pas, elle nous rassure. 37SA... toujours rien, on tente le tout pour le tout : la version, l’acupuncture, l’ostéopathie, les positions tordues… Mais non… tu ne te tournes pas… La version, tu ne tournes pas non plus… On y croit jusqu’à la fin, on se dit que tu vas finir par te retourner, on y croit dur comme fer !

S'ensuit tous les examens, car j’ai ma tension qui ne cesse d’augmenter, je gonfle à vue d'œil, je n’ai plus de cheville, mes jambes sont des poteaux. On écarte la pré éclampsie, c’est déjà bon signe. Du coup, on a une date pour la césarienne programmée, on m’avait tellement mal vendu la césarienne que je m’attendais au pire… Mais bon, pas le choix de toutes façons… Je veux bien accepter la césarienne, mais tant qu’à choisir, je ne voulais pas d’un chiffre impair.

Nous choisissons le 30 décembre 2020. Les jours passent et on se rapproche de notre rencontre, nous avons tellement hâte. Le 29 décembre, la sage-femme passe, mon col a disparu, mon corps travaille, ton arrivée se précise. Peut-être qu’au dernier moment tu peux te retourner seule… ? Avec ton papa nous allons faire la déclaration à la mairie, j’avais des contractions, mais je ne souffrais pas, mais mon ventre ne ramollissait pas, l’après-midi je me repose car demain est un grand jour, je finis les derniers préparatifs, je vérifie une dernière fois les valises, pour papa c’est bon, pour maman c’est bon, pour bébé c’est tout bon aussi. Tout est OK on est réellement prêt à t’accueillir mon bébé.

On continue à te parler, à te raconter que notre petite Isabelle a des doigts de fée et que ça nous ferait réellement plaisir que ce soit elle qui t’accueille en premier. Avec ton papa, on décide de se faire un bon dernier repas, notre tout dernier en amoureux, désormais les prochains nous serons 3. Nous avions rendez-vous à 6h45 à la maternité, le réveil était prêt, on s’endort tranquillement vers 00h… zZz… tic tac tic tac… BOOM !!!