Le rôle éducatif des jouets
Découvrez l’histoire des jouets et en quoi ils sont importants pour le développement de l’enfant.
Hochet d’or, d’ivoire ou de plastique ?
Dès l’âge des cavernes, les parents, à moins que ce ne soit les enfants eux-mêmes, inventent leurs jouets : cailloux polis, coquillages, osselets, figurines… On s’interroge encore sur la destination de nombre des objets que l’on a retrouvés dans les habitats néolithiques. Dès l’origine, on voit qu’un jouet n’est pas seulement un jouet, qu’il a peut-être à voir avec la magie et tient un rôle de premier plan dans la transmission culturelle des adultes aux enfants. Lorsque l’enfant naît, on rassemble les fées autour du berceau, on cherche avant tout la protection, les objets favorables, susceptibles d’éloigner toute menace. Telle est l’origine du premier jouet des nourrissons, le hochet, que l’on appelle « crepitacula » (du latin « crepitere », faire du bruit) : en forme de disque ou d’animal, il est fait de métal ou d’argile et contient des petits cailloux ou des graines. Sa fonction première, hormis l’amusement du bébé, est de le protéger : son bruit éloigne les mauvais esprits, les maladies. Mais les hochets jouent aussi un rôle dans le monde des adultes, où ils sont des instruments de musique cérémoniels. La frontière entre objet de culte et jouet pour enfant est ici encore un peu floue.
Au Moyen-Age, le hochet sera fait d’os, de corne ou encore de corail, dont la couleur rouge est réputée protectrice (lien vers chronique « habits » sur le rouge dans les vêtements d’enfants). On lui attribue une certaine action magique, des vertus médicinales, on lui associe parfois une dent de loup, censée éloigner le diable et favoriser la poussée des dents. Par la suite, les parents qui en ont les moyens se feront plaisir en offrant des hochets d’or, d’argent ou d’ivoire, rehaussés de perles, ornés de rubans de soie…
La grande révolution des jouets au XXe siècle, c’est en effet leur matière : à partir des années 1930-1940, le plastique va permettre de concevoir des jouets légers, souples, plus ou moins solides, manipulables, malléables, de toutes tailles et de toutes formes, complètement adaptés à l’usage qu’en font les petits.
Des jouets pour construire et inventer ou des jouets pour faire comme les grands ?
C’est grâce à leur machine à injecter la matière plastique, acquise en 1947, que les Christiansen (la famille de menuisiers qui eut l’heureuse idée d’inventer le Lego, en 1934) finiront par inonder le monde de 190 milliards de petites briques colorées dans les années 2000… C’est aussi parce qu’à partir du XVIIIe, on a commencé à s’intéresser davantage à l’éducation des enfants, et qu’on a doté le jeu de vertus pédagogiques. L’idée d’apprendre en jouant est donc à l’origine des jeux de construction. Les cubes en bois tout simples, puis les Meccano ont précédé les Legos. Auparavant, les jouets proposés aux enfants étaient plutôt fondés sur la notion d’imitation : déjà les bébés de l’antiquité romaine en âge de marcher tiraient sur des modèles réduits de chariot, en terre cuite ou en bronze, ou bien s’installaient, comme nos bébés sur leurs voitures à pédale, sur des chariots de bois tirés par un animal, ou par d’autres enfants.
Qui dit imitation, dit fonction sociale et différence sexuelle. A partir de 3 - 4 ans, les petits garçons ont tendance à imiter les garçons plus grands, leur papa, bref les activités « masculines », et inversement pour les filles.
Les poupées de l’Antiquité, de terre cuite, d’os, d’ébène ou d’ivoire, aux membres articulés, représentaient souvent des fillettes ou des petites femmes. Etaient-elles déjà dévolues aux petites filles, tout comme les dînettes, afin qu’elles apprennent leur futur rôle dans la société ? C’est le cas dans l’Europe du XVIIe siècle, où les petits garçons, eux, jouent à la guerre avec les petits soldats, d’étain, puis de plomb. Robots, Spiderman et autres techno-malabars contre Ponettes aux crinières scintillantes, les choses n’ont pas tellement changé aujourd’hui.
Détournons, détruisons, inventons – on rangera plus tard…
Heureusement, les enfants ont une grande capacité d’invention avec leurs jouets. Défaire, démonter avant de se lancer dans la construction. En l’espace d’un quart d’heure, une chambre est devenue un champ de bataille, un espace comme dévasté par un mini-cyclone. A l’âge où les très jeunes enfants doivent sans cesse s’accommoder aux contraintes de la réalité, avec sa flopée d’interdits et de limites, le jeu leur offre un espace de toute-puissance absolument essentiel. Le pédopsychiatre Winnicott distingue le jeu organisé, éducatif ou de société (game), de l’activité libre de jouer (playing) : autant, il est intéressant d’interagir avec l’enfant dans le premier cas, dans les moments où il est concentré et désireux d’apprendre, autant, dans le jeu libre, l’enfant accomplit un acte créateur, crée un monde imaginaire dans lequel nous n’avons pas de place. Il y affirme son existence pleine et libre, « sa manière personnelle de vivre ». Pour Winnicott, si un enfant prend du plaisir à jouer, seul ou avec d’autres enfants, c’est la certitude qu’il va bien. :)
CE QU'IL FAUT RETENIR
Au bonheur des jouets
Ils favorisent sa créativité et si un enfant prend du plaisir à jouer, seul ou avec d’autres enfants, c’est la certitude qu’il va bien
Jouet pour les filles et jouet pour les garçons ?
Pas de règle. Un petit garçon peut jouer à la poupée et une fille avec des voitures. A partir de 3 - 4 ans, les petits garçons auront tendance à imiter les garçons plus grands, leur papa, dans des activités « masculines », et même chose pour les filles.
Donnez-lui de l’espace et tant pis pour le rangement
Le jeu leur offre un espace de toute-puissance absolument essentiel pour leur développement. Et si un enfant prend du plaisir à jouer, seul ou avec d’autres enfants, c’est la certitude qu’il va bien.
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